À la croisée des chemins

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Sergei se poussa sur le côté pour ne pas recevoir la boule de statique, mais par exemple, il n'échapa pas au redressement de ses cheveux, chose qui le fit rire malgré la situation. Puis il refonça avec son épée en direction de l'araignée, espèrant qu'elle meurt bientôt.

[H.J. : GENRE TOTALLY PISSED OFF DE STE BATTLE LA!!!!!]

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(Tu as bien raison, la bataille s'éternise beaucoup trop. Mais c'est grace à cela que je vais pouvoir modifier un peu mes choses. Considère le coup que tu vien de faire à l'arraignée comme fatale et qu'elle est morte. Tu pourras continuer à jouer ainsi. Désolé)

Elle souria un instant, puis rougit même pendant le baiser déposé sur sa main. Reprenant ses esprits rapidement, Jezebel se laissa doucement voler jusqu'au sol.

-"Vous avez raison Sergei...mes enfants m'attendent..."

Jezebel parue songeuse un instant, se demandant si c'était approprié...puis elle ajouta:

-"Si vous n'êtes pas pressé par le temps, joingnez vous à nous pour le repas ! Après tout, nous méritons bien un peu de repos après ce moment pour le moins douteux."

La jeune femme vêtue de noir avança dans la plaine, jusqu'à ce qu'elle aperçoive et emprunte un chemin garni de petites roches. Une bête toute blanche resta à l'écart, dans les hautes herbes, et la suivait discrètement. Au loin s'étendait un paysage grandiose, tant qu'Aläna se restreignit de s'écarter du chemin principal afin de ne pas perdre le point de vue qu'offrait la route sur les destinations environnantes.

Ses cheveux de multiples teintes de brun flottaient dans le vent, contrastant d'avantage avec sa peau presque blême, radieuse sous les rayons de l'astre du jour. Sans le savoir, elle se dirigeait vers la croisée des chemins, ce qui allait sans doute faciliter son choix puisqu'elle pourrait alors constater où chaque chemin mène.

Toujours dans son questionnement redondant qui n’aboutissait à rien de bien concluant, Nephtys décida de fermer les yeux et de rester immobilisée au beau milieu de la route devant les écriteaux. Elle entendit quelques bruits, plus distincts cette fois, même si à prime abord elle refusa d’y croire, se croyant victime d’une de ses usuelles et récentes hallucinations auditives. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’elle vit une jeune femme, qui semblait être humaine, surgir de ce qui lui semblait être nulle part pour apparaître tout près du poteau où les écriteaux étaient accrochés, celui qu’elle avait auparavant longuement observé.

D’autre part, Nephtys n’aurait pas su expliquer pourquoi, mais quelque chose lui disait que ce n’était pas une simple humaine. Un pressentiment peut-être.

En dépit de cette apparition « surprise » qui fit intérieurement sursauter Nephtys, elle resta de marbre, du moins, en apparence. L’Ondine prit le temps de mieux observer la nouvelle arrivante pour se remettre du choc. Elle ne remarqua aucunement l’intérêt qu’elle avait suscité.

La jeune Ondine cessa promptement de scruter les écriteaux, à la place, elle observa sa nouvelle voisine. Elle finit par lui sourire. Eh oui, pourquoi pas ? Ça brisait la glace après tout.

- Bonjour! Cherchez vous à vous diriger vers un endroit précis ?

Elle hésita d’ailleurs un petit instant avant d’ajouter autre chose.

- Je dois avouer que ça doit faire quelques instants que je suis postée ici, laissant mon esprit errer dans l’espoir de prendre une décision qui me semblera suffisamment éclairée.

Nephtys remarqua le léger malaise qui semblait vouloir persister, elle ne comprenait pas pourquoi celui-ci ne s’était pas estompé après avoir entamé une pseudo discussion… Il faut convenir du fait que Nephtys n’avait pas rencontré beaucoup de gens depuis qu’elle avait quitté Iëlesra. Par conséquent, elle n’était pas nécessairement habituée à être observée de telle sorte, il faut néanmoins dire qu’elle avait également longuement et discrètement, elle l’espérait, observé son interlocutrice. Selon ce qu’elle savait d’Andarielle, elle n’était toujours pas capable de classer la jeune femme qui était à ses côtés dans un des peuples. Elle soupira imperceptiblement et elle se dit que la théorie était parfois tellement désuète, il valait mieux la laisser tomber de temps à autres et cesser de s’y fier à ce point.

Nephtys savait que dans son cas, c’était tellement flagrant de déterminer qu’elle était une Ondine que c’en devenait presque insolite. Pourtant, elle comprenait tout à fait qu’elle puisse sembler étrange hors de sa cité, surtout que certains Ondins étaient un tantinet moins voyant à des kilomètres à la ronde, leurs particularités se remarquaient dans les subtilités, alors qu’elle ce n’était pas tellement le cas…

L’Ondine écouta attentivement la réponse à sa question et elle hocha doucement la tête en signe de compréhension. À partir de ce moment là, elle fut légèrement moins gênée de regarder en face la jeune femme.

Nephtys nota que c’était sûrement la première fois que la jeune femme se retrouvait à la croisée des chemins, tout comme elle-même. C’est à ce moment qu’elle décida d’arrêter de se poser mille et une questions, si elle était incapable de déterminer l’appartenance de sa voisine à un peuple précis ce n’était pas grave, ce n’était pas important du tout. Andarielle était composé de tellement de peuples que les différences entre ceux-ci n’importait pas tant que ça, malgré ce que certains pouvaient peut-être en penser.

La jeune Ondine décida de continuer la discussion, tant qu’à rester enfermer chacune de leur côté dans un silence pesant, il valait peut-être mieux prendre les devants et essayer d’amenuiser les derniers reste du malaise qui s’était infiltré au début de la rencontre.

- Étiez-vous déjà venue ici avant aujourd’hui ? Pour ma part, c’est la première fois que je mets les pieds hors de ma cité. Je dois dire que pour l’instant je n’ai pas vu grand-chose d’Andarielle, c’est pourquoi je me questionne autant avant de choisir ma prochaine destination.

Nephtys s’arrêta là, elle ne voulait pas exagérer, car se connaissant elle savait très bien qu’elle aurait pu faire un monologue interminable et ce n’était pas le but ici.

Nephtys eut un sourire mi-amusé suite à la réaction d’Aläna. L’Ondine ne releva même pas le fait qu’aucune réponse n’ait été donnée à sa question.

- Oui, ma cité… La cité des Ondins pour être plus précise. Cette cité est nommée Iëlesra et la majorité de celle-ci est recouverte par une bulle d’oxygène. Par ailleurs, il y a seulement les bas-fonds marins qui ne sont pas enrobés par cette bulle. Par conséquent, cette partie ne peut pas être accédée par le commun des mortels, si je peux exprimer cela ainsi...

La jeune femme fit une pause, jeta un regard vers les arbres grandioses qui étaient perceptibles de bien loin et vérifia si son interlocutrice semblait toujours intéressée par ses propos.

- Je ne peux pas vraiment comparé l’endroit avec les autres villes, villages, bourgs d’Andarielle, mais je crois pouvoir affirmer sans faire fausse route que cela vaut indubitablement la peine d’être vu tellement c’est agréable et paisible… Ne serait-ce que pour aller jeter un petit coup d’œil au palais de corail! Si jamais cela vous dit, je pourrais probablement vous guider à travers la cité.

Nephtys s’arrêta de nouveau, elle s’était un peu laissée emporter dans un semblant d’élan de patriotisme larmoyant, et elle détestait quand cela lui arrivait. Il était certain qu’elle adorait sa cité, mais elle ne pouvait pas trop en faire l’étalage public; elle se le défendait à elle-même et avec sa dernière intervention elle venait de bafouer certaines de ses propres règles. D'ailleurs, un étrange sentiment l'avait assaillie en parlant de tout cela. Elle ferma les yeux un petit instant avant de détourner un tantinet le sujet de la conversation dans le but de faire dévier la conversation sous un nouvel aspect, moins dangereux pour elle-même.

- Puis-je me permettre de vous demander de quel endroit vous venez ainsi que votre nom ?

Cette fois elle ne souffla guère plus de mots, laissant son esprit fonctionner à une vitesse effarante, cela l’avait un peu gênée de poser ces questions, mais elle devait le faire… Et pour elle c’était une manière de dissimuler le sentiment de nostalgie qu’elle avait éprouvé.

Nephtys écouta attentivement ce qui lui était dit comme d’usuel. Pourquoi aurait-elle subitement dérogé à ses bonnes vieilles habitudes? Bref, elle apprit notamment que le nom de son interlocutrice signifiait quelque chose de particulier. Neph se questionna ensuite à ce propos, son nom à elle ne signifiait rien d’aussi défini et il n’avait pas de particularité quelconque. Elle hocha tout de même la tête d’un air entendu, c’était plus pour signifier qu’elle écoutait et que de surcroît cela l’intéressait.

Elle jeta ensuite un regard intrigué vers la direction qu’Aläna avait pointé, tout en se promettant intérieurement d’aller y faire un tour un de ces jours. Elle finit par sourire et prendre la parole.

- C’est joli comme nom, j’aime bien la signification également. Au fait, le mien c’est Nephtys.

Pour l’instant, Nephtys avait une autre idée en tête ou plutôt, elle ressentait un besoin pressant, qu’elle n’aurait pas su expliquer à quiconque, de retourner au sein de sa cité.

- Eh bien, qu’attendons-nous? Allons-y! À Iëlesra je veux dire… Tant qu’à rester toutes deux indécises ici, aussi bien se fixer une destination, qu’en pensez-vous ?

Sans nécessairement comprendre pourquoi elle lui faisait confiance, peut-être était-ce dû à sa tranquillité apparente, à un semblant de force intérieure rassurante que Neph semblait percevoir en elle ou pour tout autre nébuleuse raison. Quoi qu’il en soit, Nephtys ne se posa pas trop de questions. Fini le temps des questionnements incessants qui n’apportaient rien sauf le doute.

Durant l’espace d’une seconde, Nephtys eut peur que sa proposition soit rejetée. Elle fut donc ravie lorsque Aläna convint que c’était une bonne idée.
Nephtys perçut un soupçon d’enthousiasme contenu et d’intérêt chez sa nouvelle compagne de voyage et cela la fit sourire légèrement, il était vrai qu’une description de la cité restait assez nébuleuse, mais attrayante puisque tout ce qui peut être dit semble si différent de ce à quoi la plupart des gens sont habitués. La jeune femme remarqua le regard de désolation qu’Aläna porta au loup qui semblait veiller sur elle, mais Nephtys ne dit rien. Qu’aurait-elle pu dire ? Elle doutait fortement que l’eau soit un élément familier pour un loup.

- Tant mieux! C’est parti alors.

L’Ondine ne l’aurait jamais avoué de vive voix, mais elle était soulagée. Cela lui donnait un très bon prétexte pour retourner à Iëlesra sans devoir avouer qu’elle s’ennuyait terriblement de sa cité et tout cela même si elle n’avait pas encore pris le temps de visiter Andarielle au complet comme elle l’avait décidé en quittant l’endroit.

Neph jeta donc un dernier regard aux écriteaux et elle prit le chemin indiqué en compagnie d’Aläna.