Vers un monde encore inconnu...

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Sur l'un des chemins boisés du coeur de la forêt bordant Nollendir, deux pieds chaussés de chaussures souples de voyage foulaient le sol en soulevant de petits nuages de poussières. Ces pieds étaient surplombés par un pantalon d'un noir de jais et une cape tout aussi foncée, qui traînait doucement au sol. En guise de haut, la promeneuse avait une chemise ample, verte foncée, et une longue épée pendant à son côté. L'épée en question était un peu trop longue pour cette demoiselle à la taille modeste et elle appuyait doucement sur la poignée simplement gravée pour lever la pointe et éviter, ainsi, d'âbimer un fourreau finement ouvragé. la demoiselle en question avait un visage plutôt joli, encadré de longues mèches de cheveux roux - le reste de sa chevelure était retenu par un élastique noir - et des yeux d'un brun ténébreux envoûtant scrutaient la pénombre.
Adanedhel n'avait jamais mis les pieds à Nollendir et, pourtant, c'était ce qu'elle s'apprêtait à faire. Cela faisait déjà quelques décénies qu'elle parcourait ce pays et elle avait toujours évité les Gaëliens... Non qu'ils soient capables de l'effrayer, mais elle avait entendu parler de leur calme olympien et doutait que ses fréquentes crises de colère soient bien vues... Mais, depuis qu'elle avait quitté la cité Draconienne, elle avait grandi... Et il était temps d'apprendre quelque peu à se contrôler...
Enfin, elle parvint dans une clairière. De là partaient de nombreux chemins, allant tous dans des dirrections différentes, mais un seul l'intéressait... Il lui suffisait de faire encore quelques pas, de dépasser ce carrefour et elle serait en territoire Gaëlien... La décision était plutôt difficile à prendre... Mais, après tout ce qu'elle avait vécu, elle n'était plus à quelques pas près...
D'un pas vif, elle se dirigea droit vers son but, inflexible. Inspirant à fond, elle franchit la limite invisible qui la séparait du monde des êtres des bois.

*Une nouvelle vie commence...*

Songea-t-elle, serrant inconsciemment sa main gauche un peu plus sur le pommeau de son épée, pour l'empêcher de trembler.

*Je ne te le fais pas dire...*

Commenta sa conscience, silencieuse jusqu'alors.

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Un pas... Puis un autre... Et encore un autre... Et ainsi de suite. Chacun desdits pas semblait à Adanedhel extrêmement difficile depuis qu'elle avait franchit la limite de ce monde silvestre. Comme si ses bottes avaient soudain été lestées de plomb afin de l'accrocher à un sol auquel la pesanteur n'aurait pas eu le pouvoir de la retenir... Après-tout, peut-être que malgré une appartenance évident à l'élément feu, elle était tout de même l'incarnation de la liberté... Il lui manquait juste des ailes pour la symboliser... Mais peut-être un jour s'envolerait-elle à nouveau...
Passons sur cette poésie légère et peu appréciables pour l'action. Elle aurait dû se détendre. C'était bon, elle avait pénétré en territoire inconnu, elle s'était même enfoncée de plusieurs mètres dans ledit territoire, et elle n'avait pas vu âme qui vive... Cela signifiait peut-être que les Gaëliens faisaient une pose repas... A dix-sept heures, tout de même, ceci aurait été étrange... Peut-être les Ondins dégénérés avaient-ils des moeurs étranges... Ou peut-être se cachaient-ils, attendant une marque de faiblesse de leur ennemi... Ou même encore avaient-ils tendus une embuscade... Ou bien, simplement, n'avaient-ils pas pris la peine de poster des gardes à l'entrée de leur domaine... Mais il fallait être un petit peu moins parano que l'élémentaliste pour pouvoir envisager cette possibilité.

*Eyh, Adane... Respire...*

Lança la conscience de la jeune fille, visiblement d'humeur provocatrice... Toujours plus tendue, cette dernière ne prit pas la peine de lui répondre et crispa encore sa main sur la garde de son épée. Elle aurait eu l'air un peu idiote à se balader lame au clair ou à poser la main droite sur sa hanche gauche... Aussi choisit-elle l'alternative de posa la paume droite sur la poignée d'un poignard passé à sa ceinture... Juste au cas où...
A tout instant, son imagination lui faisait découvrir des formes menaçantes serpentant entre les immenses arbres de cette magnifique forêt.
De toutes ses forces, elle essayait de penser qu'elle n'avait rien à craindre... Sans grand succès...

*Ils ne vont pas te manger, tu sais ?*

Lança malicieusement l'autre partie de son esprit.

*LA FERME !*

Répliqua violemment sa protégée, les nerfs à vif.
Plusieurs fois, elle tourna la tête, croyant avoir repéré un potentiel ennemi et, plusieurs fois, elle reporta son regard sur sa route sans avoir rien trouvé. Ses yeux un peu plus noirs que précédemment balayaient les environs à toute vitesse, fébriles... Quand, soudain, elle en fut certaine, elle entendit un buisson bouger. Tout se déroula en un éclair : sans réfléchir, elle tira son poignard qu'elle lança avec une précision et une vitesse meurtrière droit sur le buisson suspect et, dans le même temps, elle tira son épée et se mit en garde.

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Après ce court mais éprouvant évènement, un lourd silence se fit maître du bout de chemin sur lequel se trouvait toujours Adanedhel, parfaitement immobile...
Un autre lourd silence prit sa suite...
Un extrêmement mauvais pressentiment commença à envahir la jeune fille... L'épée toujours légèrement placée à l'oblique pour protéger son corps rôdé au combat de toute attaque traîtresse, les yeux fixés droit sur le buisson suspect, venant lentement mais sûrement à l'idée qu'elle avait sans doute fais une immense erreur... Elle resta encore un instant telle la statue d'un quelconque roi ancien oublié en plein combat, puis se redressa soudain, écarta son épée de l'axe de son corps mais la garda tout de même à la main droite, prête à l'emploi, n'ayant que très peu envie de subir une quelconque attaque de l'autre buisson mutant.
Avec des gestes précotionneux qui laissaient voir qu'elle se tenait extrêmement sur ses gardes, prête à faire un bon en arrière à la moindre menace, la jeune fille écarta une à une les branches du buisson. Puis, d'un geste brusque qui trahissait l'impatience, elle le dégagea soudain d'un coup, révélant le bas d'un tronc d'arbre brun pronnoncé contre lequel était plaqué un lapin tremblant, visiblement figé, un poignard juste au-dessus de la tête, entre les deux oreilles...

*Pauvre bête...*

Songea l'adolescente, désolée d'avoir fait subir un tel traumatisme à la gentille bébêtte... D'une main secourable, elle souleva l'animal du sol, puis rangea son épée d'un geste ample, laissant tomber ses idées d'attaque surprise, caressa le haut de la tête du lapin d'une main douce, puis arracha son poignard du tronc du végétal pour le remettre dans sa ceinture. Il pourrait toujours être utile plus tard...
Rapidement, elle ressortit du sous-bois pour retrouver la clarté du chemin et, peu à peu, le lapin arrêta de trembler. Constatant qu'il n'était plus effrayé au point de ne pas arriver à marcher tout seul, la Draconienne eut la gentillesse de le reposer au sol. L'animal à la toison brune resta un instant sur place, renifla les alentours d'un air dubitatif, puis trottina sur la bordure du sentier, grignotta une touffe d'herbe et tourna des yeux d'un vert surprenant vers sa pseudo-assassine. Enfin, il se détourna et partit en courant dans la forêt sous l'oeil mi-amusé, mi-triste de l'Elémentaliste, qui n'aurait rien eu contre un compagnon de route animal, discret et gentil.

*Tant pis...*

Conclut-elle avec un haussement d'épaules en continuant sa route. Son regard se remit à fureter et la jeune fille, alerte, se tint prête à toute interruption potentielle de sa route plus ou moins aléatoire vers le monde sylvestre.

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Calicia avait enfin quitté la demeure familiale et elle se trouvait actuellement dans une clairière qui séparait le territoire gaëlien du territoire draconnien, son territoire natale. Elle était sur le territoire gaëlien, encore plongé dans la broussailleuse clairière, elle avait rétracté ses ailes violettes afin de mieux se frayer son chemin dans cette épaisse clairière. C'est qu'avec la faune environnante, on y voyait guère plus loin que le bout de son nez. Calicia sentit une fugace douleur dans son dos, ses ailes étaient sensibles et les tenir rétractées ainsi aussi longtemps lui était douloureux. Elle regarda aux alentours, elle avait la place suffisante apparemment, d’un geste précautionneux elle commença à détendre légèrement ces ailes avant de les déplier totalement d’un coup sec. Elle les bougea légèrement créant de petites rafales de vent qui firent bouger quelques buissons alentours. Puis elle les ramena vers elle, de telle manière que ses ailes l’enveloppèrent comme un cocon lui procurant amour et protection. C’est alors qu’elle entendit un sifflement dans l’air et en se retournant elle vit un poignard filler à toute vitesse et se planter dans un arbre, juste à côté d’elle.

Prestement, Calicia replia ses ailes et alla se cacher derrière un arbre tout en jetant un regard du côté du poignard. Avait on voulu l’attaquer ? Ou n’était ce qu’une coïncidence ? Etait-ce un gaëlien pris d’une subite envie de combattre ? Elle en était là de ses suppositions quand le buisson remua et que deux mains apparurent, suivit peu après par un visage à la peau dorée et encadré par une flamboyante chevelure rousse retenue en queue de cheval. Calicia vit la femme se pencher, récupérer son poignard mais aussi rassurer un lapin tremblant de peur. Calicia regarda l’inconnu reprendre son chemin, apparemment sur ses gardes, mais pas assez pour repérer Calicia. Celle-ci observa un peu mieux la personne, elle ne possédait pas d’elle. Ca pouvait tout aussi bien être une andarienne qu’une draconienne ou encore qu’une sylienne. Quoi que cette dernière supposition soit la moins probable vu que son visage n’était pas froid et fermé mais chaleureux et où on pouvait nettement y lire ses émotions. Cela était plus difficile quand il s’agissait de Sylien, on en venait presque à se demander si ils éprouvaient des émotions. Calicia se secoua la tête éloignant ses stupides idées et se rapprocha de la personne. Mais avant elle rendit ses ailes invisibles, elle ne tenait pas être prise en admiration ou attaquée à cause de sa nature ! Cela pouvait aussi être une compatriote mais dans le doute il valait mieux faire preuve de prudence, chose dont elle avait sacrément manqué quelques instants plus tôt ! Une fois cette précaution prise elle s’approcha de l’inconnu par derrière, doucement, sans se faire repérer. Mais elle ne remarqua pas une brindille sur son passage et y marche dessus, produisant un sinistre craquement qui se répercuta aux alentours, sonnant comme un glas, vu le silence qui régnait précédemment.

* Je ne suis pas dans la mouise moi là ! En plus elle est sur les nerfs l’autre file ! Calicia prépare toi à esquiver une volée de poignards ! Le mieux serait peut être d’engager la conversation maintenant tout en se préparant à esquiver ! Oui c’est la meilleure solution je pense.*

- Bonjour ! Je suis Calicia Malaverta ! Et toi qui es tu ?

Calicia avait parlé d’une voix guillerette où se percevait néanmoins une note d’inquiétude. C’est qu’elle n’était toujours pas assurée que l’autre ne l’accueillerait pas avec une volée de poignards où elle ne savait quelle autre arme ! Calicia attendit donc la réaction de son interlocutrice tout en restant sur ses gardes, mieux valait prévenir que guérir ! Et puis, on ne pouvait les gens stressés étaient les plus imprévisibles. Et la personne devant elle lui semblait hautement stressée !

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Il y avait quelque chose qui clochait. C'était certain...
C'était la conclusion à laquelle Adanedhel avait fini par arriver, après un long moment de réflexion silencieuse... Ca n'allait pas... Depuis quand se mettait-elle à lancer des poignards sur des LAPINS ? Ours, oui, loups, à la rigueur... Eventuels ennemis armés jusques aux dents, D'ACCORD ! Mais, des lapins... Non ! Pas quand même ! Il fallait croire que ses longues années d'errance solitaire avaient fini par lui user les nerfs jusqu'à la limite de les briser... Mais un lapin... Pauvre bête, tout de même... Il n'avait eu que le malheur de faire remuer un buisson sur son passage... Elle n'était vraiment pas nette... Même si elle se savait réactive... Extrêmement réactive, même... Mais pas à ce point. Décidément, il y avait vraiment quelque chose qui clochait...
A nouveau, il y avait un mauvais pressentiment qui l'oppressait... Elle avait dû passer à côté de quelque chose... Mais quoi ? Le poing droit crispé par sa frustration, le pas de la jeune fille se fit plus énergique, plus rapide, trahissant son énervement. Malgré cet état de nerfs presque palpable, son visage restait fermé, figé dans une expression trop dure pour être celle d'une enfant... Seul un pli soucieux sur son front démontrait sa profonde réflexion. Elle s'en voulait terriblement d'avoir réagi de cette manière avec ce pauvre lapin... Rien que de le revoir, tremblant, paralysé de terreur... Mais elle était pourtant certaine... Non. Elle avait dû rêver. Il n'y avait personne derrière cet arbre. Sinon elle l'aurait vu.

**Ma vieille Adane, il va falloir que tu apprennes à te calmer...**

Lâcha la conscience de l'adolescente, ironique. Cette denrière ne prit même pas la peine de lui répondre. Si elle pouvait se la fermer, cinq minutes... Mais oui, il faudrait qu'elle apprenne à se calmer, après tout...
Une brindille craqua, confirmant le mavais pressentiment de l'élémentaliste. Une vague d'effroi la transperça comme le jet d'une flèche tandis qu'elle songeait :

*J'ai pas été assez prudente !*

La peur décupla ses capacités et, à nouveau, tout fut très rapide. L'enfant laissa sa raison de côté, laissant son corps réagir tout seul, et se retourna vivement. Il y eut un instant d'immobilité totale.
La plus jeune des deux adversaires du moment se tenait en garde, jambes légèrement fléchies et écartées, le poing droit ramené devant son visage en un geste défensif, le gauche, au contraîre, tendu vers le visage de celle qui la suivait depuis elle ne savait combien de temps... Le pire était sans doute le poignard qu'elle tenait dans sa main tendue, pris dans une position inversée, non loin de la gorge de la nouvelle venue. Le visage de l'attaquante était toujours aussi fermé, aussi adulte, comme si aucune émotion ne pouvait l'atteindre et qu'elle était capable de l'égorger, là, sur place, froidement... Mais elle n'était pas une tueuse...
En entendant la voix de la jeune femme, guillerette, si joyeuse, lui demander une chose aussi simple que son nom... Très, très lentement, elle abaissa le bras, sans pour autant rangainer son arme et, se détendant très légèrement, elle put détailler du regard le visage de celle qui venait d'arriver.
Elle tomba immédiatement sur ses yeux. Des yeux améthistes... Ces yeux...
Elle connaissait ces yeux pour les avoir trop souvent contemplés de bas, elle le savait... Faisant un effort de mémoire, elle rattacha le nom de celle qui n'était pas tout à fait une inconnue à son passé pardu. La famille Malverta... Bien sûr... C'était une Draconienne, elle le savait, elle en était persuadée, elle avait même dû cotoyer Calicia... Mais quelle attitude adopter ? Elle ne pouvait décemment pas lui révéler son identité... Si par malheur la jeune fille aux yeux violets se souvenait d'elle aussi... Elle ne pouvait pas non plus se prosterner et prendre un air casi-fiévreux à sa vue... Non... Elle avait rpis le soin de rabattre ses ailes - qui auraient dû être violettes si ses souvenirs étaient bons -, ce n'était pas pour rien... Alors... Oui, elle allait jouer la carte de l'ignorence et tenter tanbt bien que mal de dissimuler son identité. Après tout... Peut-être qu'après toutes ces années, elle l'avait complètement oubliée... C'était même fort probables... Elles ne se connaissaient que de vues... Ou presque...
Discrètement, la rousse fit tomber quelques mèches de ses longs cheveux sur son visage pour en briser les lignes. Elle employa machinalement le nom qu'elle avait l'habitude de donner depuis qu'elle avait quitté son ancienne vie. Pour peu que Calicia sois sortit un petit peu de la cité des Draconiens - ce qui était fort improbable - elle aurait peut-être entendu parler de ce nom-là à un endroit ou à un autre... D'une voix sans émotions qui n'avait d'égal de neutralité que son visage, elle lança :

- Adirathiel Linëal...

Puis, après un instant de silence, elle consentit à ajouter, presque à regret :

- Hem, désolée... Pour tout à l'heure...

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Calicia avait à peine finit sa phrase qu’elle s’était retrouvée avec une dague collé à son cou, ne laissant aucun doute que si elle bougeait un peu trop ou si l’envie de la tuer prenait la propriétaire de ladite dague elle passerai de vie à trépas en une micro seconde. Calicia resta donc immobile, tout en pestant sur la méfiance de son interlocutrice, enfin agresseuse plutôt. Si elle avait su elle se serait passé de venir la saluer ! C’est que se retrouver nez à nez avec la mort avait de quoi refroidir les bonnes manières de Calicia, comme de toute personne bien pensante d’ailleurs ! Enfin, il ne restait plus qu’à savoir quand la folle du couteau voudrait bien la lâcher. La jeune Malverta savait qu’elle n’était pas super sympathique en donnant des surnoms méchants à la jeune fille mais ce n’était pas quand elle était menacée par un couteau pour un simple bonjour qu’elle se montrait sous son plus beau jour ! Surtout qu’elle ne pouvait rien dire à voix haute mais ses pensées lui étant réservées elle ne se privait pas. Enfin l’autre parano daigna la lâcher permettant à Calicia de respirer à nouveau normalement après avoir vérifié qu’aucune entaille n’est était faite sur sa gorge. Malgré tout la jeune Draconienne ne pu s’empêcher de jeter un regard noir à son interlocutrice. Finalement elle se recomposa un visage neutre, décidant qu’elle n’était pas prête à être sympathique juste après avoir failli se faire égorger. Et puis, apparemment celle qui était devant elle avait décidé de se montrer tout aussi inexpressive qu’elle. Enfin elle se présenta, d’un nom qui ne disait rien du tout à Calicia. Mais la jeune femme fit quand même un hochement de tête pour saluer Adirathiel, un nom peu commun et long, voire difficile à prononcer. A se demander à quoi pensait les parents quand ils prénommaient leurs enfants ! Enfin, Calicia préféra ne piper mot, après tout quand elle l’avait fait elle en avait récolté un souvenir mémorable qu’elle garderait sa vie durant, ça elle en était sûr ! Un silence pesant s’installa, son interlocutrice étant elle aussi une fervente admiratrice des tombes, et Calicia commençait même à envisager de rebrousser chemin et de poursuivre sa route seule quand la voix de l’autre brisa le silence qui s’était installé. Elle s’excusait pour tantôt et apparemment pas de gaieté de cœur vu le temps qu’elle avait mis pour le faire. Cela faillit arracher un sourire ironique à Calicia amis elle préféra garde son visage neutre et fixer son interlocutrice avant de répondre d’une voix froide qui contrastait énormément avec celle prise plus tôt.

- Je ne m’attendais pas à un accueil aussi chaleureux. Enfin passons. Je me doute que si tu es là c’est que tu pars à l’aventure toi aussi. On pourrait faire un bout de chemin ensemble ? Du moins si tu te crois capable de me faire confiance un minimum. Je n’ai aps spécialement envie de faire attention à mes moindres faits et gestes pour éviter de me faire égorger.

Calicia y allait un peu fort, elle le savait très bien, mais elle était encore énervée de s’être fait agressé pour une simple salutation. Et puis elle était du genre à poser les cartes sur table au lieu d’attendre de voir ce qui allait se passer au risque de se retrouver dans une situation fâcheuse ou un quiproquo sordide. Voilà pourquoi Calicia se montrait aussi franche, abrupte disaient certains. En tout cas Calicia fixait la jeune rousse, prête à esquiver toute prochaine attaque qu’elle pourrait lancer ou être attentive à ce qu’elle lui répondrai. C’est quavec la personne qui était en face d’elle, elle s’attendait à tout !

[HJ: désolé du retard. J'ai été occupé ses dernier temps.]

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Nulle émotion ne traversait les visages des deux jeunes filles, l'une en face de l'autre, immobiles et silencieuses. Lorsque la plus vieille des deux daigna reprendre la parole, elle ne déclencha visiblement aucune réaction chez son interlocutrice. Hormis peut-être celle de lui faire définitivement rengainer son poignard, ce qui était déjà un grand pas. Cette dernière la laissa parler, peu désireuse de se voir à nouveau péter les plombs et mettre fin à la tirade de manière plus que radicale. Le mot "confiance" provoqua un infime changement : si cela était possible, les yeux d'Adanedhel - ou plutôt Adirathiel, pour le moment - prirent une teinte encore plus sombre. Lorsqu'enfin la Draconienne eut fini de parler, l'élémentaliste de feu répondit, d'une voix toujours aussi neutre :

"Il n'y a que deux personnes en lesquelles j'ai confiance : la première c'est moi... Et la deuxième, ce n'est pas toi... Mais si tu veux faire un bout de chemin avec moi... Tu peux. De toute façon, ces chemins sont publics... Et puis il est toujours plus confortable de voyager à plusieurs. Et si tu es à mes côtés... Je ne risque pas de me croire attaquée par surprise."

*Ca suffit pour le moment.*

Décida-t-elle afin de couper court à ses paroles. Ce qu'elle avait dit devrait normalement être largement suffisant pour exprimer son approbation à la présence de Calicia... Bien qu'elle ne soit pas forcément la bienvenue... La présence d'une Draconienne à ses côtés évoquait à son esprit des foules de souvenirs et des perspectives d'émeutes en cas de découverte de la véritable nature de celle qui l'accompagniait et - à cette pensée, un frisson courut le long de sa colonne vertébrale - peut-être même de la sienne... Il faudrait à tout prix éviter ceci... M'enfin elle ne paraissait pas si mal partie sur cette voix...

*Et me voilà partie pour partager mon temps et ma route avec quelqu'un...*

Songea-t-elle, tandis qu'une nouvelle ombre venait voiler son regard. Elle n'était pas faite pour la vie en communauté, elle le savait... Mais après tout, deux... Ce n'était pas vraiment une communauté, si ?
Quoi qu'il puisse en être, elle se refusait à perdre plus de temps. Compagne de route ou pas, elle devait continuer, aussi opéra-t-elle un brusque demi-tour et se remit-elle en marche, tendant l'oreille pour voir si elle était suivie ou non.

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