Les dieux

Lorsque l’on choisi une profession, c’est que nous sommes prêts à croire à la déesse qui la gouverne. Évidemment, il arrive que cette même déesse ne vous plaise pas… dans ce cas, l’adoration de celui que vous préférez se fait un peu plus subtilement, car il est mal vu, par les gens conservateurs, de renier sa maîtresse. Dans toutes les situations, elles ont un caractère qui leur est propre. Chaque individu a son histoire; ils ont la leur.

Les jumelles de l’alchimie.
Ludyane et Taëlle

Il y a de cela plusieurs millénaires, alors que seule l’élémentis existait, deux jeunes filles naquirent à Kyriel. Les jumeaux, à cette époque, étaient très mal vus et elles furent chassées de la capitale, malgré le désir et les supplications de leurs parents. Leurs parents furent surveillés, afin qu’ils n’apportent rien à leurs filles. La mort était leur seul lot. Pourtant, leur volonté de vivre était telle que les fillettes se nourrirent de ce qu’elles trouvaient à portée de main. Au fil des ans, elles apprirent à manipuler les herbes aussi bien que les fleurs et fabriquèrent les premières potions alchimiques. Par contre, Ludyane, n’étant pas comme sa sœur, voulut en connaître plus sur les propriétés de ce qui l’entourait. Secrètement, elle revint au village et alla consulter les élémentalistes. Taëlle, que les fréquentes absences de Ludyanne inquiétaient, lui demanda un jour si elle avait abandonné l’art qui avait sauvé leur vie. Sa sœur lui répondit qu’elle espérait autre chose de la vie que ces potions et qu’elle était en train de mettre au point une autre forme de l’alchimie. Furieuse, Taëlle lui ordonna de ne plus remettre les pieds chez elle tant et aussi longtemps qu’elle n’aurait pas renié cette forme de l’alchimie. «Après tout, se disait-elle, ce sont les potions qui nous ont sauvées» Mais pour Ludyane, que l’état de sa sœur attristait, ce n’était grâce à rien de moins qu’à la chance et à leur débrouillardise. Elle partit donc, laissant sa sœur seule. Chacune d’entre elles se laissèrent tellement emporter par leur métier qu’elles périrent toutes deux dans leur atelier, vers l’âge de 36 ans. D’aucuns racontent que c’est à ce moment qu’elles comprirent que l’alchimie était composée à la fois de potions et de transformation de la matière. C’est pourquoi, lorsqu’ils sont en panne d’inspiration ou de courage face à un obstacle, les alchimistes ont l’habitude de repenser aux jumelles Ludyane et Taëlle; mortes pour leur passion.

Les déesses élémentales

La Sylienne : feu
La Draconnienne : air
L'Ondine : eau
La Gaëlienne : terre


Lorsque les quatre dernières races furent sur Andarielle, les forces immatérielles grondèrent du tréfonds des mers. Les Ondins, plus près encore du centre du monde que les autres, appelèrent à eux les Syliens, les Draconniens et les Gaëliens qui, d’après eux, avaient le plus de potentiel. Ils se rassemblèrent donc à Kyriel : centre du monde terrestres afin d’attirer à eux ce qu’ils ressentaient. Les Andariens, curieux, vinrent voir ce qu’il se passait et, leur répondant, les quatre autres races leur dirent qu’ils n’avaient pas les capacités nécessaires afin d’exploiter cette nouvelle puissance.

Indignés, les Andariens allèrent à Chiaroscuro et, pour prouver leur débrouillardise et leur sens mystique, bâtirent la tour élémentale à l’endroit où ils sentaient le plus de force. Au désarroi des Ondins, les Andariens eurent raison et furent acceptés à leurs côtés.

Malheureusement, à ce moment, chaque race s’était approprié un élément : définition donnée des forces d’Andarielle. Les Andariens, un peu déçus, prirent donc la place de lien physique entre le monde profane et mystique. Lors de la première cérémonie élémentale, chaque race proposa ce qu’on appellera une prêtresse, pour le bien de la cause, afin de recueillir, en leur corps vierge, la force du monde.

Quand ils opérèrent leurs incantations, les femmes, trop fragiles pour cette énergie, devinrent l’élément elles-mêmes. Malgré les efforts des élémentalistes, les pauvres femmes moururent dans d’horribles souffrances. La Draconnienne en pleurs, la Sylienne en criant, l’Ondine en silence et la Gaëlienne en frappant le sol de colère. À ce jour, les élémentalistes prient pour la femme qui leur plaît le plus : le feu expressif, l’air malheureux en silence, l’eau sage, mais compulsif et la terre impulsive.

PS: Il est possible pour un draconnien, évidemment, de prier pour la déesse Sylienne et vice-versa.